Bonjour Michael, pourriez-vous vous présenter ?
Je suis né en Union Soviétique en 1976 et j’ai émigré aux États-Unis à l’âge de 23-24 ans.
J’ai travaillé en tant que journaliste pour plusieurs stations de radio russophones à New York, car je suis très engagé envers cette communauté.
J’ai également co-fondé ma propre station de radio russophone en 2019.
Suite à plusieurs campagnes politiques menées sur ma station de radio, j’ai été approché par le président du Parti Républicain de Brooklyn.
Encouragé par des personnalités politiques russophones, je me suis finalement présenté aux élections locales en 2022 que j’ai remportées avec près de 62% des voix.
J’ai été le premier surpris de gagner face à un démocrate en place depuis 22 ans.
Mais je suis donc aujourd’hui membre de l’Assemblée de l’État de New York. Incroyable non ?
J’ai finalement cédé ma station de radio à mon partenaire lorsque j’ai été élu, afin d’éviter tout conflit d’intérêts.
Et aujourd’hui, je vois mon engagement politique comme une forme d’entrepreneuriat, dans le sens où il s’agit de « créer quelque chose de nouveau ».
Aujourd’hui, vous avez bientôt 49 ans, quel est le rapport que vous avez avec le fait de prendre de l’âge ?
Oui j’ai 48 et demi et comme on a du mal à me donner un âge, je dis souvent que j’ai 50 ans.
Ca ne me dérange pas, je suis reconnaissant à la fois des aspects positifs et négatifs liés à l’âge.
Évidemment, il y a une perte d’insouciance et de liberté de la jeunesse, mais l’âge m’apporte une plus grande sagesse et une meilleure compréhension du monde.
Quand je me compare à des collègues plus jeunes à l’Assemblée de l’État de New York, je considère que mon parcours, marqué par des expériences diverses et parfois difficiles, m’a préparé à assumer mes responsabilités politiques actuelles.
J’ai mis du temps à devenir qui je suis aujourd’hui, je « réalise des choses en grandissant ».
Mais je tiens à souligner que c’est important de trouver un équilibre entre travail et vie personnelle pour bien vieillir.
La pression des responsabilités familiales et professionnelles peuvent peser sur les individus. Et j’encourage tout le monde à bien faire des choix de carrière en accord avec ses aspirations profondes afin de trouver satisfaction dans son travail et d’éviter les regrets plus tard dans la vie.
Et à se fixer des objectifs à long terme, notamment en matière de retraite, afin de se préparer sereinement à cette nouvelle phase de l’existence.
Et en tant que membre de l’Assemblée de l’État de New York en particulier ?
Le fait d’avoir vécu des expériences variées, parfois difficiles (immigration, événements professionnels ou personnels compliqués, …) m’a préparé à assumer les responsabilités inhérentes à ma fonction politique.
Cette résilience acquise avec le temps me permet de développer une vision pragmatique du monde politique qui n’est pas un monde bienveillant avec des jeux de pouvoir et des coups bas.
Il a fallu être fort pour affronter les mensonges et les calomnies de la part de ses adversaires politiques durant ma campagne de réélection.
Et en même temps ça m’a contraint à riposter publiquement pour rétablir la vérité. Cette lucidité, qui est donc le fruit de mon expérience, me permet d’appréhender les réalités politiques sans illusions et de me protéger des manipulations tout en continuant à avancer.
Est-ce que vous diriez que cela fait partie d’une politique QVCT / RSE ?
Je ne sais pas si on peut parler de RSE. Je ne prône pas une discrimination positive en faveur des seniors dans les entreprises, mais plutôt une évaluation objective des compétences de chacun, sans préjugés liés à l’âge.
Les différentes générations possèdent des atouts et des faiblesses propres. Les jeunes sont souvent plus à l’aise avec les nouvelles technologies, tandis que les seniors bénéficient d’une expérience et d’un savoir-faire précieux.
Mon assistant, Mark, qui a plus de 60 ans, avec une grande expérience de l’administration publique, excelle dans la rédaction, la recherche et les relations interpersonnelles. Il présente des lacunes en matière de nouvelles technologies, mais je ne le considère pas comme un frein. Au contraire, j’estime que ces lacunes peuvent être compensées par l’apport d’un collaborateur plus jeune, créant ainsi une équipe complémentaire et performante.
Et malgré tout, je déplore le fait que les entreprises sous-estiment le potentiel des seniors. C’est une perte de talents et d’expérience précieuse pour les entreprises. Je me souviens d’une campagne publicitaire ratée pour la bière Budweiser, avec une équipe de jeunes publicitaires déconnectée de la réalité du marché cible. Une équipe plus expérimentée aurait pu éviter cet échec.
D’une façon générale, l’intégration des générations ne devrait pas se limiter pas au monde de l’entreprise. Pour moi, elle s’inscrit dans une réflexion plus globale sur la place des seniors dans la société et sur l’importance de lutter contre les préjugés liés à l’âge.
Si vous deviez prodiguer des conseils aux plus jeunes, aux seniors qui nous lisent ?
Mon principal conseil serait de s’épanouir à chaque étape de sa vie. Et pour cela :
- Trouver un travail qui donne du sens et de la satisfaction pour éviter les problèmes de santé mentale et un vieillissement difficile. Ne pas hésiter à se réorienter si nécessaire.
- S’investir dans sa vie personnelle et trouver un bon partenaire qui partage les mêmes valeurs et les mêmes objectifs. Et surtout, ne pas se conformer aux attentes de la société ou de rechercher un partenaire pour le prestige qu’il représente.
- Prendre soin de sa santé mentale et ne pas hésiter à demander de l’aide. La thérapie est un outil précieux pour surmonter les épreuves de la vie et apprendre à mieux gérer ses émotions.
- Cultiver une attitude positive, se concentrer sur le présent et ne pas ressasser le passé ou s’inquiéter pour l’avenir.
- Continuer à apprendre et à se développer tout au long de la vie. Je me suis découvert un intérêt récent pour les investissements en bourse, un domaine que je découvre sur le tard. C’est important de rester curieux et de s’adapter aux changements.
- S’engager dans la société et contribuer au bien commun. Évidemment, j’encourage les gens à s’impliquer dans la vie politique et à défendre les causes qui leur tiennent à cœur.
- Transmettre son expérience et ses connaissances aux jeunes générations pour lutter contre l’âgisme et créer une société plus inclusive et plus solidaire.
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